« Il faut toujours aller de l’avant, mettre en challenge ce qu’on croit savoir pour partir à la découverte de soi-même et du cinéma. » (Pierre Rissient)
Personnalité la moins connue du grand public et la plus influente du cinéma international, Pierre Rissient se transforme en guerrier samouraï quand il s’agit des films en lesquels il croit. Dans le documentaire réalisé par son ami Todd McCarthy, un des critiques américains les plus réputés et rédacteur en chef de la revue Variety, Pierre Rissient, entouré par ceux qu’il a soutenu au fil des ans, devient finalement lui-même une star du cinéma mondial.
Dès le milieu des années 1950, avec ses amis lycéens du cercle des « macmahoniens » (un groupe de critiques composé de Michel Mourlet, Pierre Rissient et Jacques Lourcelles entre autres qui assura la programmation d’un cinéma parisien, le Mac-Mahon, pour y défendre leurs cinéastes de prédilection, qu’ils surnommèrent leur « carré d’as » : Otto Preminger, Joseph Losey, Fritz Lang et Raoul Walsh), Pierre Rissient s’est fait le champion des cinéastes américains mis sur liste noire par le maccarthysme (Joseph Losey, Jules Dassin, Dalton Trumbo…). Il fut ensuite assistant de Jean-Luc Godard, attaché de presse, conseiller artistique, producteur, réalisateur de deux films très personnels (Alibis en 1977 et Cinq et la peau en 1982), introducteur en Occident du cinéma asiatique, découvreur de Jane Campion, Clint Eastwood et de nombreux autres talents. Figure clé du Festival de Cannes pendant plus de 40 ans, il est la seule personne qui puisse circuler à toute heure, sans badge et en tee-shirt, dans le Palais du Festival. L’Unesco lui a décerné en 2002 la médaille d’or Fellini pour l’ensemble de son travail.