Cérémonie d’ouverture de Sound Of Silent – Festival International du Film Muet de Chartres
Mardi 30 mai – 18h – durée 1h30 – au Théâtre de Chartres puis à 20h au cinéma Les enfants du paradis pour le le ciné-concert événement avec le pianiste Jean-Michel Bossini.
Événement festival Sound of Silent
Dans la nuit de Charles Vanel (1929 / 1h18)
La première partie de la soirée se déroulera au Théâtre de Chartres, là même où a eu lieu le 17 mai 1896 la première séance Lumière : 1200 spectateurs découvraient le Cinématographe à Chartres : le nombre le plus élevé de spectateurs réunis pour une seule séance de toutes les projections Lumière. Une séance historique que nous allons pouvoir réaliser grâce au Cinématographes Lumière de Jean-Pierre et Laurent Verscheure, et à des copies argentiques des films Lumière montrés à Chartres le 17 mai 1896. Les spectateurs de cette soirée pourront assister à la mise en œuvre de l’appareil Cinématographe Lumière à l’honneur pour l’ouverture du premier du festival avec une reconstitution à l’original. Seront présentés les dix films de la première séance publique des Frères Lumière avec des copies 35mm, au format exact, avec la couleur exacte des premiers films (jaune/orange) avec les tremblements de l’image comme en 1895, avec le bruit d’une machine à coudre, avec toute l’émotion des premières séances… La véritable naissance du cinéma…
Après de nombreuses autres surprises, présentées par le maître de cérémonie Jean-Pierre Dionnet, la seconde partie de cette soirée exceptionnelle se déroulera dans la salle 1 du cinéma Les Enfants du Paradis à 20h, où sera projeté Dans la nuit de Charles Vanel (1929 / 1h18) : Grand chef-d’œuvre oublié, éclipsé par l’arrivée du parlant, invisible pendant des dizaines d’années, avant d’être restauré.
Tarif 20€ : comprend la cérémonie au Théâtre et le film au Cinéma.
Conservez bien votre billet d’entrée à la cérémonie, il vous sera nécessaire pour accéder au cinéma et retirer votre billet pour le film.
Réservation au guichet du Théâtre ou du OFF, ou sur www.theatredechartres.fr (frais de réservation 1€ par place).
Dans la nuit de Charles Vanel, le dernier film muet français, grand chef-d’œuvre oublié, éclipsé par l’arrivée du parlant, invisible pendant des dizaines d’années, avant d’être restauré.
Le dernier film muet français en ouverture du premier grand festival entièrement dédié au cinéma muet en France : tout un symbole, rendu possible grâce à Thierry Frémaux et à l’équipe de l’Institut Lumière.
Quelque temps après son mariage, un ouvrier est défiguré par une explosion accidentelle. Pour cacher ses plaies, il est obligé de porter un masque. Sa femme prend un amant. Un jour, ce dernier s’affuble lui-même d’un masque et est surpris par le mari. Au cours de la bataille qui s’ensuit, l’un des deux hommes masqués meurt. La femme aide à se débarrasser du cadavre, mais va découvrir que le meurtrier n’est pas celui qu’elle croyait…
M. Gorel dans La revue du Cinéma, 1er juin 1930 écrivait : « Ce qui me séduit dans ce film, c’est un ferme désir de gêner. Pour employer une expression aussi ingénue que définitive (et qui est, je crois, de Zola), le metteur en scène Vanel dit son fait à la vie. Il le dit grossièrement, sans concession, brutalement. Aux amateurs de gros plans, du sang. Aux innocents admirateurs de montage, des lambeaux de viande. Aux friands de carte postale artistique, toute la cruauté de la vie. Et qu’il y ait aussi dans ce film une fureur de réunion publique et de barricades, en somme une suite de coups de poing assez sauvages, toujours vigoureux, dignes d’un débardeur, voilà qui, pour moi, arrange tout à fait les choses. Car, enfin, le cinéma n’est que trop souvent dérision, mièvrerie… Pour amadouer la censure (qui voulait, paraît-il, interdire le film), le producteur a ajouté une « bonne fin » qui fait croire que toute la sombre histoire imaginée par M. Vanel n’était qu’un rêve. Mais le public, j’espère, ne s’y trompera pas. »
Ce qu’en dira plus tard le cinéaste Bertrand Tavernier : « Dans la nuit de Charles Vanel est exceptionnel à plus d’un titre. Mise en scène par un comédien à une époque où le va-et-vient devant/derrière la caméra était moins courant qu’aujourd’hui, il fut tourné en 1929, en pleine irruption du parlant, ce qui en fait l’un des derniers films français muets. Comme l’action se déroule à Jujurieux, dans le Bugey, près de Lyon, trente-cinq ans après le lancement du Cinématographe, on peut dire que l’histoire du cinéma français muet commence avec Lumière et se termine avec Vanel. La coïncidence n’est pas seulement géographique et la comparaison n’est pas imméritée : Dans la nuit est un film absolument formidable, injustement oublié et extraordinairement contemporain. Le film montre une liberté de ton pour traiter tant l’effroi que le bonheur, une richesse de propos, une patience à l’image même, une exigence, un rythme : bref, de la poésie cinématographique.»