« Délicieusement cultivé, imbattable sur l’histoire du cinéma et de la chanson, Pierre Philippe, né le 12 novembre 1931 à Paris, y est mort le 20 décembre 2021, à l’âge de 90 ans. Homme pluriel, il avait traversé toutes les expressions artistiques de l’après- guerre. La peinture d’abord et la décoration de théâtre, puis le cinéma. En 1956, il intègre la revue Cinéma, créée par Pierre Billard, faisant alors une place aux productions de science-fiction ou d’épouvante, alors méprisées par ses confrères. Puis, le voici réalisateur d’un long métrage, Midi-Minuit, tourné à la hâte et avec fougue à la fin de l’été 1969 dans les décors majestueux des Baux-de-Provence.
Passionné de music-hall, amoureux des textes, il collabore avec la poétesse et chanteuse Hélène Martin (1928-2021), qui réalise au début des années 1970 Plain Chant, des émissions consacrées aux poètes contemporains. Puis Pierre Philippe accompagne les travaux de la journaliste Daisy de Galard, productrice sur l’ORTF (de 1965 à 1971) de Dim Dam Dom, magazine consacré aux femmes.
Auteur de nombreux scénarii et dialogues pour le cinéma, il poursuit sa carrière chez Gaumont, veillant sur la bonne santé du catalogue maison, initiant notamment en 1990 la restauration de L’Atalante de Jean Vigo (1934), dont les droits allaient tomber dans le domaine public. Grand amoureux de music-hall, ainsi que des vedettes de la chanson française du début du siècle, il réalise en 1993 pour Arte le documentaire Le Roman du music-hall, et Le Grand Roman du music-hall en 2019, pour la chaîne Histoire, utilisant des images oubliées des archives Gaumont-Pathé. »
Claude Lemesle, auteur, Président d’honneur de la Sacem, le 28 janvier 2022
Midi Minuit de Pierre Philippe (1970 / 1h41)
Hélène et Jacques, un couple de Parisiens, rendent visite à Laurent Lorrain, que Jacques a connu aux Beaux-Arts. Laurent vit avec son père, Robert, et sa sœur, Elsa, dans un étrange manoir troglodyte du midi de la France.
Rapidement, Hélène réalise que la famille Lorrain a de curieuses et déroutantes habitudes : Laurent passe ses nuits enchaîné dans une dépendance du manoir, tandis qu’Elsa, véritable croqueuse d’hommes, se livre à des jeux sadiques avec ses amants.
Hélène est d’autant plus inquiète que les journaux locaux font état des actes criminels d’un mystérieux assassin, le « sadique des garrigues » dont l’activité criminelle se situe entre midi et minuit…