La Terre d’André Antoine (1921 / 1h32)

Le père Fouan, vieux et désormais incapable de travailler, partage son bien entre ses enfants. Mais sa décision entraîne de graves dissensions qui les mènent jusqu’à une haine implacable.

Restauration 4K réalisée en 2022 par la Cinémathèque française, en collaboration avec la Cinémathèque royale de Belgique et le soutien d’Hiventy. Travaux effectués à partir d’une copie nitrate incomplète conservée à la Cinémathèque royale de Belgique et du négatif original complémentaire préservé dans les collections de la Cinémathèque française.

AndréAntoine, qui a déjà monté sur la scène du boulevard de Strasbourg la pièce tirée du drame d’Émile Zola en 1902, a depuis longtemps le projet de porter les écrits de son maître naturaliste à l’écran. Soumis aux difficultés inhérentes à la guerre et aux aléas des intempéries, le tournage est interrompu à plusieurs reprises, et la volonté d’Antoine de respecter le défilement des saisons décrit par Zola impose d’étaler les prises de vues dans le temps. Mis en écriture dès décembre 1917, La Terre sort finalement en1921, conjointement à Mademoiselle de la Seiglière.

Antoine livre une adaptation poignante de l’œuvre de Zola, et suit la descente aux enfers du père Fouan qui subit la cruauté de plus en plus forte de ses enfants. Le drame est néanmoins ponctué de moments comiques et de passages documentaires sur les activités agricoles, qui apportent un souffle inédit au mélodrame. Le tournage en décors naturels exploite les vastes paysages agricoles de la Beauce rurale et prend le temps de montrer le travail de la terre. Pour la scène du marché, commune à plusieurs films d’André Antoine, se mêlent les comédiens et les autochtones qui habitent les lieux. Dans La Terre, davantage peut-être que dans les autres films du réalisateur, se dégage une grande modernité dans le jeu des acteurs, notamment chez Berthe Bovy, qui excelle dans le rôle de la jeune espiègle La Trouille.

Manon Billaut

La séance sera accompagnée au piano par Satsuki Hoshino, pianiste japonaise débute la musique dès son plus jeune âge. Ayant très tôt pris conscience d’appartenir aux rares personnes objets de synesthésie, par l’association spontanée de sons qu’engendrent dans son cerveau la vue d’images, de couleurs ou de formes, elle décide de se former en France afin de travailler l’improvisation au piano.Admise au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris à l’unanimité dans la classe d’improvisation au clavier de JeanFrançois Zygel, elle obtient son diplôme de Master en 2020 avec la mention Très Bien distinguant son mémoire Improvisations autour de la Synesthésie. Depuis, elle a entrepris de tisser de multiples liens entre le piano et d’autres formes d’expression artistique telles que la poésie, la peinture ou encore le cinéma. Satsuki Hoshino travaille pour le cinéma en collaborant avec la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé dans le cadre des Ciné-Concerts. Elle est invitée régulièrement à jouer dans de nombreux festivals (par la Cinémathèque Française,le Forum des Images de Paris, Festival Paradisio,Festival International Toute la mémoire du monde, Festival International de Film de Femmes,Festival les Itinéraires,Festival d’Art Sacré, Nuit Européenne des Musée…),et se passionne pour cette activité unissant l’improvisation et la découverte d’un patrimoine cinématographique mondial exceptionnel. Parallèlement à son activité d’interprète, elle a produit et animé au Japon une émission musicale radiophonique pendant un an en 2014. En 2017, Satsuki Hoshino apparaît dans des émissions de télévision au Japon (NHK). On l’y présente comme une jeune pianiste au talent remarquable.